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    Chloé Pagès

 

 Masseur-kinésithérapeute

 

    Spécialités :

 

    Méthode Bowen

    Hypnothérapie

    Energétique

 

 

Chlorophylle

light

Transformez la lumière que vous recevez en énergie, trouvez vos racines dans la Terre, étendez vos branches vers le ciel, reconnectez à votre chemin de vie

Mon expérience de la Danza De La Luna, dans le désert de Mexico


La danse de la Lune / Danza de la Luna

Après la Vipassana à Bali de 2014, j'ai vécu un an plus tard, en 2015, une expérience tout aussi profonde et transformatrice et complètement différente que je m'en vais vous compter: La danza de la luna, au Mexique.

C'est tout d'abord un rassemblement de 500 femmes, qui ne cesse de grandir d’année en année, qui se retrouvent autant pour elles-mêmes que pour la planète, au Nord de Mexico City.

C’est un jeûne de 4 jours, sans manger ni boire, avec la fameuse danse chaque nuit sous la présence protectrice de la lune croissante, jusqu’au lever du soleil. Quelques heures après la danse et avant la danse nous faisons une tente de sudation, ou temazkal, donc au total cela sera 8 temazkal.

C’est une expérience énormissime, il n’y a pas de mots pour la décrire car cela se vit mais je vais essayer de décrire au mieux mon expérience.

Pour moi j’ai tout simplement été guidée là, je n’étais pas préparée à proprement parlé (extérieurement), mais tout s’est mis en place sur mon chemin pour que je puisse la faire, et ce qui comptait c’est qu’à l’intérieur en tout cas, j’étais prête.

Nous dormons dans des tentes, à plusieurs pour sauvegarder de l’espace, difficile de se trouver un trou pour planter la sienne ! Mieux vaut venir en avance pour ne pas avoir à déplacer roches et cactus pour se faire un carré. J’ai eu la chance extraordinaire d’être accueillie dans la tente de 3 françaises avec qui j’ai pu passer une danse mémorable et en douceur.

Nous arrivons et nous faisons une cérémonie pour créer le feu, qui sera alimenté par les seuls hommes autorisés dans le lieu, les gardiens du feu, pendant les 4 jours. Feu d’où seront tirées les pierres incandescentes qui servent aux temazkal, 13 par temazkal…et pour 500 femmes il y avait 16 tentes de sudation en tout. Chacune d’entre nous ira placer quelques buchettes dans le feu, et nous nous passerons les grosses pierres de main en main jusqu’au foyer où elles seront couvées.

Les temazkal et toute la cérémonie sont dirigés par les grands-mères, ce sont des chamanes femmes avec une immense sagesse, on peut aussi les appeler femmes-médecine. Elles nous guident à travers notre épreuve, pour que nous en sortions nettoyées et grandies. Afin que lorsque nous retournons à nos vies nous puissions avoir le courage d’apporter les changements nécessaires, pleines d’amour, de force et d’espoir, pour nous-mêmes et la planète. Elles arrivent à créer une symbiose et énergie de groupe grâce à la danse, une cohésion magnifique, qui nous fait sentir à quel point nous sommes toutes liées sans même se toucher.

De la danse chaque soir, par nos corps marchant alignés, dessinant des patterns de plus en plus complexes au fil des nuits, se dégage une énergie palpable, à la fois douce et guerrière, puissante et guérisseuse. Je la sens émaner et s’infuser en chacune d’entre nous, pour que nous ne fassions plus qu’une et se diffuser dans les airs pour se propager tout autour de la planète.

Je sens le regard de la Lune au-dessus de moi et parfois l’envie irrésistible de hurler comme une louve pour lui parler, rejoins presque instantanément par des dizaines d’autres voies s’entremêlant dans de longs cris remplis d’allégresse.

J’ai oublié de dire aussi que nous chantons en même temps que nous dansons. Sans nous arrêter. Les grands-mères et les danseuses expérimentées (plus de 7 années d’affilé de danse de la lune) sont au centre et mènent les chants à l’aide d’un immense tambour dont le son rythme nos pas. Le lieu où nous faisons la danse est un grand cercle, protégé par de puissants champs de force crées par les grandes mères, il y a une porte pour chaque point cardinal, portant les couleurs des éléments : bleu pour l’eau, rouge pour le feu, jaune pour la terre, blanc pour l’air.

Je crois qu’il y avait 12 files de femmes pour la danse, nous devons rester dans la même file pour les 4 jours. Les têtes de files sont des femmes qui ont plus de 4 années d’expérience, et représentent elles aussi les 4 éléments. Une souffle dans un coquillage pour l’air, un long son grave et puissant, une possède une coupe de feu qu’elle alimente avec des buchettes toute la nuit et régulièrement passe dans la ligne pour nettoyer chaque femme avec la fumée de la coupe et un éventail en plumes, une autre encore (eau) possède un récipient d’eau et une branche de romarin, et passe régulièrement dans la file pour passer la branche imbibée d’eau sur nos yeux pour lever la fatigue, une dernière (notre préférée !!) représentant la terre passe 3 fois par nuit, déposer une cuillère de miel dans la main de chacune des danseuses.

Durant la danse, nous n’avons que deux choses à faire : suivre la personne devant nous et accompagner les chants du centre. Je ne pensais pas que je puisse un jour marcher et chanter en dormant ! Cela m’est arrivé deux fois la 1ere nuit, je me suis réveillée juste à temps car j’étais en train de tomber en avant comme une masse ! C’est vraiment une épreuve de résistance mentale. Uniquement. Nous avons deux pauses de 30 minutes durant la danse, qui débute à 21h et se termine à 7h. Pendant ces pauses on en profite pour dormir un peu en s’allongeant par terre, ou s’assoir et fumer la pipe avec les autres femmes.

Nous avons quand même droit deux fois à du thé, parfois un peu salé avec un goût de citron, pour nous réhydrater : pendant les pauses de la danse et après chaque temazcal, mais c’est tout.

Et comme il n’y a pas d’eau bien sûr, nous ne nous lavons pas…dur dur !!

LA PIPE

La pipe ou calumet de la paix, se fume avec du tabac qui représente la terre mère, pour ceux qui se posent la question, il n’y aucune drogue naturelle d’aucune sorte dans ce que l’on fume ou ce que l’on boit. Les grand-mères remettent à chaque 1ere année un embout de pipe en obsidienne, c’est à nous d’acquérir avant la danse, l’autre bout de la pipe, que j’avais pu acheter heureusement le jour de mon arrivée avant de m’inscrire (une fois inscrite on ne peut plus sortir du lieu pour les 4 jours). On doit la garder précieusement pendant 4 ans, si au bout de ces 4 ans ou pendant, on ne veut plus être détentrice de la pipe, on s'engage à restituer l'embout d'obsidienne aux grand-mères.

Fumer la pipe est un acte très sérieux, à ne pas utiliser à la légère, cela ressemble à une prière, avant on se recueille et on met notre intention, pour nous, pour notre famille, pour un être cher, pour la planète….ce que l’on souhaite, on doit toujours tenir la partie en pierre d’obsidienne dans la main gauche, et ne jamais poser la pipe au sol (ce qui peut parfois s’avérer délicat ^^).

Au début je n’étais pas au top pour allumer ma pipe, ni pour la fumer ^^, mais bon…à force à force je dois dire qu’au jour d’aujourd’hui c’est bien mieux (grâce aux conseils de mon ami Roger, chamane amérindien avec qui j’ai eu l’honneur de partager ma pipe dans la forêt au Canada, mais c’est une autre histoire que je vous raconterai bientôt ^^). D’ailleurs on n’aspire pas la fumée, on la crapote comme on dit, c’est tout.

Grâce à la fumée que l’on tire de la pipe, on se nettoie en soufflant la fumée dans notre main et en la passant autour de notre tête, et puis en ligne droite jusqu’au bassin, on nettoie aussi notre propre pipe en soufflant de la fumée dessus d’une extrémité à l’autre, puis on souffle notre intention aux 4 points cardinaux, puis au ciel, puis à la Terre, et enfin on passe au voisin ou voisine en faisant faire un tour complet sur elle-même à la pipe. C’est un acte de partage, au début je n’aimais pas trop faire cela, car je ne me sentais pas dedans. Puis depuis que je l’ai fumé avec Roger, puis aussi toute seule dans les grands moments d’indécision, je comprends mieux son utilité et la beauté de ce geste, qui permet de se RECENTRER sur soi, et aussi de partager nos rêves et intentions à haute voix et souhaiter ensemble que les nôtres et ceux des personnes qui nous accompagne se réalisent.

TEMAZCAL

Le 1 er tamazcal des 4 jours est assez costaud ! Il a duré 3 heures et j’ai cru que j’allais MOURIIIR lol grosse épreuve de lâcher prise, lâcher sa douleur, son inconfort, sa chaleur, son malaise, laisser sortir ce qui a besoin de sortir et ne pas le retenir, car j’ai l’impression qu’au plus on résiste au plus on va vers le malaise. Il y a aussi une chose très intéressante à propos de laquelle j’ai discuté avec plusieurs des femmes de là bas, comme il y avait 16 temazcal (16 tentes et nous avos fait 8 cérémonies dedans en tout), il y avait 16 grands mère et femmes anciennes de la danse qui les guidaient. Cela signifie qu’il y avait vraiment 16 styles de cérémonie de tente de sudation différentes et ayant expérimenté plusieurs d’entre eux, j’ai compris qu’il y en avait qui allait vraiment chercher des trucs profonds en nous et d’autres plutôt agréable, de partage et de travail en douceur. Mais ce qui est vraiment intéressant c’est que par exemple pour moi le temazcal 3 était une horreur, j’avais envie de hurler, une rage bouillonnait en moi, et avait envie de sortir et d’exploser, juste de par les paroles de la femme qui dirigeait, et son attitude hyper lente, hyper consciencieuse, je n’en pouvais plus ! Alors que pour une amie c’était sa préférée. Et moi ma préférée, le numéro 14 je crois, où on pouvait participer, prendre la parole pour chanter, ou taper du tambour, et qui parlait vraiment de toute la planète etc, et bien elle, ne l’aimait pas et c’est ce temazcal qui allait chercher des trucs profonds en elle.

Comment se passe un temazcal ? On se place en file devant celui que l’on souhaite, puis une par une nous sommes fumiguée, à l’aide d’une coupe de feu et d’un éventail en plumes, pour rentrer déjà nettoyée, je suppose, de toute mauvaise énergie superficielle… On porte en général une longue tunique, on va beaucoup transpirer alors il faut être à l’aise. On va s’assoir ensuite une par une à l’intérieur où il fait très sombre, en prenant bien soin de passer autour du trou qu’il y a au centre, destiné à recevoir les pierres.

Une fois tout le monde rentrée et placée en tailleur, on referme la porte d’entrée (couverture) pour que l’obscurité soit totale. La femme qui dirige le temazkal va appeler les pierres que les hommes apporteront du foyer une par une, incandescentes et seront placées dans le trou au milieu. Sur chaque pierre elle va mettre une intention en la marquant d’une médecine à base de copal, ce qui va dégager une vapeur et une odeur particulière.

Ensuite on se présentera toutes, et elle nous parlera de ce que nous allons travailler particulièrement dans ce temazcal. Il y avait une progression du travail (sur soi bien sûr ;) au fur et à mesure des jours. Le temazcal aussi c’est comme être dans le ventre de la mère à proprement parler, et de la Terre Mère aussi, car il y fait noir et chaud, on est dans la poussière qui devient de la boue, on en sort à genoux par une petite porte vers la lumière, ce qui peut faire penser à la naissance…Donc à chaque fois, on renaît, un peu différente, un peu plus libre de ce qui nous enchaînait, un peu plus forte.

Je suppose que c’est un peu du charabia pour vous, mais c’est sûr, un temazcal, cela se vit, plus que cela ne se raconte.

VERDICT sur cette expérience qui remue les tripes:

C'était mon 1er jeûn, comme je l'ai dit, sans préparation particulière, et tout s'est très bien passé. Une astuce qu'une française m'avait donné, si tu commence à avoir faim, "concentre toi sur ta respiration et sur ton plexus solaire". Je dois dire que ce fût radical.

Effet immédiat juste après la danse, je me suis retrouvée de nouveau seule, dans Mexico City, aucun hôtel de réservé, ni d'endroit où dormir. Cela m'a fait bizarre de retrouver le monde, surtout un endroit inconnu et j'avais hâte d'un bon lit confortable...ce n'était malheureusement pas encore pour ce jour. Mais honnêtement la première sensation que j'ai eu c'est à la limite de l'invincibilité. Je savais que je pouvais tenir sans manger ni boire, alors, à partir de maintenant, qu'est-ce qui avait de l'importance? Dans le sens où maintenant dans la vie, qu'est-ce qui recquérait vraiment mon attention? Pourquoi travaille-t-on à la base? Pour subsister n'est-ce pas? Pour, au moins, manger et boire. C'est la base de notre survie. Mais désormais c'est comme si cela n'était plus tant important pour moi, ce n'était plus au 1er plan, ce n'était plus dans mes priorités. Que vint-il alors en 1er? Moi. Je n'avais plus le choix que de me concentrer sur moi, ma vie, et non ce que je pourrais faire pour survivre, mais bel et bien, ce que je pourrais faire pour moi, pour que j'adore ma vie, vraiment. Sans histoire d'argent à gagner, de possible/pas possible.

Moi qui n'était déjà plus trop stressée par les petites choses de la vie, voilà que les grandes lignes de la vie commençaient à ne plus me faire peur non plus. Et lorsque l'on n'a plus peur, c'est là que l'on peut enfin avancer.

Cette danse m'a permis de me confronter à la force incroyable que j'avais en moi, à cette persévérance dont je ne me croyais pas capable, à se lâcher prise sur mes ombres et mon passé (dans les temazcal), et à leur acceptance.

C'est comme si je sentais que je pouvais tout accomplir puisque j'avais réussi à danser 4 nuits, sans boire ni manger. Vous me direz," Oui mais la réalité de la vie n'a rien à voir avec tout ça". Mais détrompez-vous. Ce n'est pas car en extérieur cela n'a rien à voir que cela n'a pas d'effet.

Votre corps, votre mental, votre subconscient, ont tout enregistré de ce qu'il s'est passé. Ils ont expérimenté une réponse différente de d'habitude, au lieu de manger, boire, dormir, ils ont enclenché, danser, chanter, persévérer. Ce qui se traduira par au lieu de "peur de manquer", "laisser tomber car trop dur", ils enclencheront, "courage" et "persévérance", "confiance en vos capacités", puisque oui par le passé, vous avez "survécu" à un manque constant et à une demande énorme au niveau des capacités physiques, il n'y a donc plus de peur à avoir pour votre subconscient et votre corps.

Que vint-il en 2e: la planète. Car si je suis bien avec moi-même, je peux agir à plus grande échelle. Je peux me permettre le luxe d'y penser et d'agir, puisque je ne suis plus tant concernée par ma propre survie. Car il ne faut pas se leurrer, penser à la planète c'est primordial, mais encore trop peu de gens, psychologiquement, peuvent se permettre le luxe de le faire.

Effet après 2 mois, je peux dire que j'ai pu mettre en avant ce que je voulais faire de mon chemin, beaucoup plus clairement, et que je m'y engage avec allegresse, sans trop de peur et avec détermination.

L'effet immédiat d'invincibilité s'estompe, et je pense que ce n'est pas plus mal. Certaines peurs apparaissent plus clairement, maintenant que d'autres sont parties, et je peux à nouveau me mettre à les travailler. Nous sommes humains, et nous aurons toujours des peurs à travailler. Même inavouées. C'est la quête de notre vie. Devenir libre de nos peurs. Une quête illusoire, oui, dans sa finalité que l'on ne peut atteindre, mais ô combien constructrice et libératrice dans son processus.

Effet après un an...nous avions fait des prières pour toute l'année à venir, symbolisées par des herbes et fleurs séchées empaquetées dans des carrés de tissu des 4 couleurs de la roue de médecine, fermées par des bouts de laine, formant des petits berlingots. Pour chaque berlingot : un souhait pour nous, pour notre famille, pour des gens que nous aimons, pour la planète... Je crois qu'on en avait 32 au final mais je ne suis plus sûre. Elles étaient attachées autour du cercle où nous dansions et chantions chaque nuit, et recevaient toute l'énergie concentrée de toutes ces femmes, à la fin des 4 jours, elles seront mises dans le grand feu et pourront partir se réaliser.

Cette année m'a permis de franchir la peur de révéler mes talents au grand jour, la peur de la 1ère de la classe qui se fait rabaisser et dont on se moque... cela m'a fait un bien énorme de ne plus brider mes capacités, qu'importe ce que les gens pensaient ou disaient de moi, je ne voulais qu'une chose: progresser et vivre au maximum l'expérience qu'il m'était donné de vivre: danser, devenir une acrobate, créé des spectacles, être sur scène. Et au final cette peur franchie, mes amitiés ont été plus sincères que jamais en ne trichant pas sur mes capacités et en en étant fière plutôt que de les cacher pour être comme tout le monde.

Elle m'a aussi permis de franchir ma peur d'être arrogante si je parle de moi, pour me rendre compte que parler des expériences que j'ai vécu apportent aussi beaucoup aux gens, et que finalement personne ne me voit comme arrogante mais au contraire me voit comme quelqu'un de courageux et peut-être même d'inspirant.

J'aime de plus en plus ce que ma vie devient, même s'il faut en baver parfois pendant des périodes qui semblent interminables (fractures, ruptures...), le jeu en vaut la chandelle, il y a bel et bien toujours le beau temps après la pluie et les miracles se produisent!! To be continued ... :)

Bon chemin à toutes, et à tous

Chloé.


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